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Les inégalités entre les femmes et les hommes se réduisent en Europe, mais l’égalité est encore loin d’être atteinte dans de nombreux domaines, et les situations sont très contrastées d’un pays à l’autre. Certains sujets, comme la santé ou l’éducation, avantagent toutefois les femmes. Le tour de la question, par Valérie Schneider de l’Observatoire des inégalités.

Les inégalités entre les femmes et les hommes se réduisent en Europe, mais l’égalité est encore loin d’être atteinte. Où en est-on concrètement ? Des revenus à l’éducation en passant par l’emploi, nous vous proposons un tour d’horizon européen. Globalement, le bilan reste très favorable aux hommes, notamment pour ce qui est des salaires. Mais dans le domaine de la santé ou de l’éducation, les femmes sont en avance.

Espérance de vie

L’espérance de vie à la naissance des Européennes est en moyenne de 83,3 années et de 77,9 années pour les Européens en 2015 (données Eurostat), soit 5,4 années de plus pour les femmes. Cet écart se retrouve dans tous les pays avec de fortes disparités. Il est de 8,1 années en Pologne, de 3,3 années aux Pays-Bas, en passant par 6,3 années en France, 4,8 années en Allemagne ou encore 3,6 années au Royaume-Uni.

Espérance de vie à la naissance en Europe
Unité : années
Femmes Hommes Écart femmes/hommes
Pays-Bas 83,2 79,9 3,3
Royaume-Uni 82,8 79,2 3,6
Suède 84,1 80,4 3,7
Norvège 84,2 80,5 3,7
Irlande 83,4 79,6 3,8
Danemark 82,7 78,8 3,9
Italie 84,9 80,3 4,6
Belgique 83,4 78,7 4,7
Allemagne 83,1 78,3 4,8
Autriche 83,7 78,8 4,9
Grèce 83,7 78,5 5,2
Union européenne (28 pays) 83,3 77,9 5,4
Espagne 85,7 80,1 5,6
Finlande 84,4 78,7 5,7
Portugal 84,3 78,1 6,2
France 85,5 79,2 6,3
Hongrie 79,0 72,3 6,7
Pologne 81,6 73,5 8,1

Éducation

En moyenne, 29,1 % des Européennes ont un diplôme de l’enseignement supérieur, contre 25,4 % des Européens. Dans la plupart des pays européens, la part d’adultes âgés de 15 à 64 ans ayant un niveau d’études de l’enseignement supérieur est plus élevé pour les femmes que pour les hommes. Seules exceptions : l’Allemagne, où les hommes sont 26,8 % dans ce cas contre 22 % des femmes, et l’Autriche, où femmes et hommes ont la même proportion de diplômés. L’écart entre les femmes et les hommes est le plus important en Suède : 41,5 % des femmes sont diplômées de l’enseignement supérieur, contre 29,4 % des hommes. La Finlande affiche également des écarts similaires, 41,9 % de femmes diplômées du supérieur, contre 30,0 % d’hommes. La France est proche de la moyenne européenne, avec 33,2 % de femmes ayant un niveau d’études de l’enseignement, contre 28,5 % d’hommes.

Part de la population ayant un niveau d’études de l’enseignement supérieur par sexe
Femmes
en %
Hommes
en %
Écart femmes/hommes
en points
Allemagne 22,0 26,8 -4,8
Autriche 28,9 28,9 0,0
Pays-Bas 31,4 30,6 0,8
Royaume-Uni 40,0 36,7 3,6
Grèce 28,2 24,7 3,5
Union européenne (28 pays) 29,1 25,4 3,7
Italie 17,9 13,4 4,5
France 33,2 28,5 4,7
Espagne 35,4 30,0 5,4
Hongrie 23,6 17,5 6,1
Belgique 36,5 30,0 6,5
Irlande 41,5 33,8 7,7
Danemark 35,2 27,4 7,8
Portugal 25,4 17,2 8,2
Norvège 41,3 32,6 8,7
Pologne 30,1 20,3 9,8
Finlande 41,9 30,0 11,9
Suède 41,5 29,4 12,1
Population de 15 à 64 ans.
Source : Eurostat – Données 2016 – © Observatoire des inégalités

Pauvreté

Le taux de pauvreté [1] des femmes est équivalent à celui des hommes, en Europe, si on considère le seuil à 50 % du revenu équivalent médian [2] : 10,8 % de femmes et d’hommes vivent sous ce seuil de pauvreté (Eurostat, données 2014). C’est surtout en Belgique, au Portugal et en Norvège, que les femmes sont davantage touchées par la pauvreté que les hommes de leur pays. À l’opposé, les Polonaises, les Danoises et les Grecques sont plutôt moins pauvres que les hommes de leurs compatriotes.

En France, la pauvreté est moins élevée que la moyenne européenne pour les deux sexes, et, les femmes sont pauvres quasiment au même niveau que les hommes : 6,6 % de Françaises vivent sous le seuil de pauvreté, contre 6,3 % des hommes, au seuil à 50 %.

Taux de pauvreté selon le sexe
Au seuil à 50 % du revenu équivalent médian
Femmes
en %
Hommes
en %
Écart femmes/hommes
en points
Belgique 8,1 7,4 0,7
Portugal 14,0 13,4 0,6
Norvège 6,8 6,2 0,6
Italie 13,7 13,2 0,5
Suède 8,2 7,8 0,4
France 6,6 6,3 0,3
Allemagne 10,3 10,1 0,2
Royaume-Uni 9,8 9,6 0,2
Autriche 8,4 8,2 0,2
Pays-Bas 5,9 5,7 0,2
Union européenne (28 pays) 10,8 10,8 0,0
Irlande 8,8 8,9 -0,1
Hongrie 8,7 9,3 -0,6
Finlande 5,0 5,7 -0,7
Espagne 15,6 16,3 -0,7
Grèce 14,4 15,5 -1,1
Danemark 6,5 7,8 -1,3
Pologne 10,0 11,4 -1,4
Source : Eurostat – Données 2014 – © Observatoire des inégalités

Salaires

Les Européennes gagneraient en moyenne 16,3 % de moins que les Européens en 2015, selon les salaires horaires brut moyens (Eurostat, données 2015). En Allemagne, l’écart atteindrait 22 % en défaveur des femmes, 21,7 % en Autriche, 20,8 % au Royaume-Uni et 17,8 % au Portugal. L’écart de rémunération entre les femmes et les hommes ne serait, par contre, que de 5,5 % en Italie, 6,5 % en Belgique et 7,7 % en Pologne de 14 % en Suède. La France se situerait en-dessous de la moyenne européenne avec, pour les femmes, une rémunération inférieure de 15,8 % à celle des hommes. Ou, dit autrement, le salaire des Françaises est équivalent à 84,2 % de celui des hommes.
Nous publions ces données pour information, avec des doutes sur leur validité. On voit mal comment les écarts pourraient être trois fois moins importants en Italie qu’au Danemark par exemple. Ces calculs ne concernent que les salaires d’une partie du secteur privé et sont collectées de manière différente selon les pays.

Écart de rémunération entre hommes et femmes
Salaire horaire brut
Unité : %
 Les femmes gagnent … % de moins que les hommes
Allemagne 22,0
Autriche 21,7
Royaume-Uni 20,8
Portugal 17,8
Finlande 17,3
Union européenne 16,3
Pays-Bas 16,1
France 15,8
Danemark 15,1
Espagne 14,9
Norvège 14,9
Hongrie 14,0
Suède 14,0
Pologne 7,7
Belgique 6,5
Italie 5,5
Grèce n. c.
Irlande n. c.
Industrie, construction et services (hors services publics). Lecture : en Suède, le salaire horaire brut moyen des femmes est inférieur de 14 % au salaire horaire brut moyen des hommes. En d’autres termes, le salaire horaire des femmes est équivalent à 86 % de celui des hommes.
Source : Eurostat – Données 2015 – © Observatoire des inégalités

Chômage

Les taux de chômage des femmes et des hommes en Europe sont pratiquement équivalents – respectivement 8,8 et 8,4 % (données 2016). Mais cette moyenne cache des situations très différenciées selon les pays. En Irlande et en Norvège, le taux de chômage des femmes est plus faible que celui des hommes. La situation est la même, mais avec moins d’écarts entre les femmes et les hommes, en Allemagne, en France, ou encore au Royaume-Uni. À l’inverse, le taux de chômage des hommes est nettement moins élevé que celui des femmes en Grèce (8,2 points de pourcentage d’écart). Dans une moindre mesure, c’est également le cas en Espagne et en Italie (respectivement 3,3 et 1,9 points d’écart).

Taux de chômage selon le sexe
Femmes
en %
Hommes
en %
Écart femme/homme
en points
Grèce 28,1 19,9 8,2
Espagne 21,4 18,1 3,3
Italie 12,8 10,9 1,9
Pays-Bas 6,5 5,6 0,9
Danemark 6,6 5,8 0,8
Union européenne (28 pays) 8,8 8,4 0,4
Portugal 11,3 11,1 0,2
Pologne 6,2 6,1 0,1
Hongrie 5,1 5,1 0,0
Royaume-Uni 4,7 5,0 0,0
France 9,9 10,3 -0,4
Finlande 8,6 9,0 -0,4
Belgique 7,6 8,1 -0,5
Allemagne 3,8 4,5 -0,7
Suède 6,5 7,3 -0,8
Autriche 5,6 6,5 -0,9
Norvège 4 5,4 -1,4
Irlande 6,5 9,1 -2,6
Source : Eurostat – Données 2016 – © Observatoire des inégalités

Activité professionnelle

La participation au marché du travail des femmes est plus faible que celle des hommes, partout en Europe. Alors que la moyenne européenne du taux d’actifs parmi l’ensemble de la population âgée de 25 à 54 ans est de 85,5 %, le taux d’activité des femmes est de 79,6 %, contre 91,4 % pour les hommes.

C’est principalement dans les pays de l’Europe du Nord que la présence des femmes dans le monde du travail est la plus proche de celle des hommes, même si elle reste en-deçà : un écart de 4,8 points en Suède ou encore de 5 points en Norvège. Le Portugal se place aussi non loin de ces pays avec un taux d’activité des femmes de 86,6 %, contre 91,9 % pour les hommes. C’est encore le cas pour la France, plus proche de la moyenne européenne, avec 82,7 % de femmes actives, un taux inférieur de 9,7 points à celui des hommes.

À l’inverse, en Italie, le taux d’activité des femmes est bien moindre que celui des hommes : 66,8 % contre 88,2 %, soit 21,4 points d’écart. Dans une moindre mesure, la situation est comparable en Irlande et en Grèce (respectivement 15,9 et 15,5 points d’écart).

Taux de participation au marché du travail par sexe
Femmes
en %
Hommes
en %
Écart femmes/hommes
en points
Italie 66,8 88,2 – 21,4
Irlande 73,4 89,3 – 15,9
Grèce 77,7 93,2 – 15,5
Hongrie 79,8 92,4 – 12,6
Royaume-Uni 80,1 92,2 – 12,1
Union européenne 79,6 91,4 – 11,8
Pologne 79,0 90,8 – 11,8
Belgique 79,8 90,4 – 10,6
Espagne 82,3 92,5 – 10,2
France 82,7 92,4 – 9,7
Pays-Bas 82,2 91,7 – 9,5
Allemagne 82,6 91,9 – 9,3
Danemark 83,8 90,8 – 7,0
Autriche 84,9 91,8 – 6,9
Finlande 82,8 89,7 – 6,9
Portugal 86,6 91,9 – 5,3
Norvège 83,8 88,8 – 5,0
Suède 88,5 93,3 – 4,8
Population active (actifs occupés et chômeurs) parmi les 25-54 ans, rapportée à la population totale du même âge.
Source : Eurostat – Données 2016 – © Observatoire des inégalités

Photo / Creative commons CC0

 

Source de l’article : https://www.inegalites.fr/Les-inegalites-entre-les-femmes-et-les-hommes-en-Europe

 


[1Le taux de pauvreté est défini comme la part des personnes ayant un revenu disponible (après transferts sociaux) inférieur au seuil à 50 % du revenu disponible équivalent médian (autant gagne moins, autant gagne davantage). Ce revenu disponible équivalent médian est calculé au niveau national. Le montant du seuil diffère donc selon le pays considéré.

[2Le revenu disponible équivalent correspond au revenu total d’un ménage, après impôts et autres déductions, divisé par le nombre de membres du ménage converti en équivalents adultes.