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L’association ATD Quart Monde souhaite faire rentrer dans le vocabulaire courant ce mot qui désigne la discrimination pour précarité sociale.

La « pauvrophobie », ou discrimination pour précarité sociale, va-t-elle s’imposer dans le vocabulaire courant ? C’est l’objectif de l’association ATD Quart Monde, dont la mobilisation a contribué à la promulgation, en juin, d’une loi reconnaissant cette forme de discrimination. Selon les derniers chiffres de l’Insee, 8,8 millions de personnes, soit 14,1% de la population, vivaient sous le seuil de pauvreté monétaire de 1.008 euros par mois en 2014.

Fruit d’une consultation sur les réseaux sociaux. Annoncé lundi à l’occasion de la Journée mondiale du refus de la misère, ce mot résulte d’une consultation sur les réseaux sociaux lancée il y a quelques mois par l’association, avec le hashtag #UnNomPourDireNon. Les internautes ont choisi « pauvrophobie » plutôt que cinq autres propositions, a précisé ATD Quart Monde dans un communiqué : classisme, paupérophobie, pauvrisme, ptochophobie et misérophobie.

« Rendre visible » des discriminations… « Ce néologisme permettra de rendre visible la discrimination pour précarité sociale de même que les mots racisme, homophobie et xénophobie qualifient des discriminations reconnues et inacceptables », a-t-elle souhaité. L’objectif final est de le faire entrer dans le dictionnaire.

… déjà reconnues par la loi. L’association, qui s’est battue pendant des années pour l’inscription de cette discrimination dans le code pénal, avait réalisé des testings montrant que les très pauvres pouvaient être discriminés dans l’accès à l’emploi ou aux soins de santé. Elle a obtenu gain de cause avec la loi du 24 juin 2016 « visant à lutter contre la discrimination à raison de la précarité sociale ». Cette loi modifie le code pénal et le code du travail pour reconnaître la discrimination du fait « de la particulière vulnérabilité résultant de la situation économique, apparente ou connue de l’auteur ».