Qui sommes-nous

Les nombreux échanges que j’ai eus avec vous m’ont montré l’ampleur de la tâche qui est la vôtre. Conduire des politiques diversité et de lutte contre les discriminations dans vos entreprises n’est pas simple.

La multitude des sujets laisse parfois l’impression d’une montagne dont le sommet reste continuellement invisible.

Alors prenons ensemble de la hauteur !

Pourquoi agissons-nous pour plus de diversité ?

Tout d’abord parce que son absence nuit au développement humain et économique. L’entre soi, le manque d’ouverture au monde dans sa complexité ne crée pas de richesse. Quand on regarde du côté de la nature, la diversité est déterminante pour la survie des espèces, car c’est elle qui lui permet de s’adapter aux évolutions de son environnement.

Dans les entreprises, des études montrent que celles qui ont un conseil d’administration plus diverse réussissent mieux. Pour comprendre pourquoi, souvenez-vous qu’il y a toujours plusieurs façons de résoudre un problème. Si tout le monde, de par son expérience, sa culture ou son mode d’apprentissage propose la même résolution au problème, il est fort probable de passer à côté de solutions plus efficaces, plus rapides  ou moins coûteuses à mettre en œuvre.

Ainsi, la diversité n’est pas qu’une affaire de critères de discriminations. C’est une démarche qui vise à éviter l’uniformité pour améliorer nos prises de décisions collectives ! Connaissez-vous par exemple la méthode de multiplication par jalousies ? C’est une méthode différente, mais tout aussi efficace ! http://www.apprendreamultiplier.com/multiplication-par-jalousies

Ensuite, nous agissons pour la diversité car son refus conduit à des discriminations. De manière générale, on pourrait dire que cela consiste à refuser quelqu’un en fonction d’une caractéristique qu’il n’a pas choisi. On ne choisit pas de naître homme ou femme, noir ou blanc… De même, le fait d’être en surpoids ou le fait de fumer résulte de facteurs variés comme la génétique, l’environnement social ou parfois un accident de la vie.

Pour avoir pendant longtemps accompagné des personnes victimes de discrimination, je sais combien il est difficile de la subir. Sentiment de culpabilité, repli sur soi, autocensure, perte de confiance… La discrimination bouleverse les individus qui en sont victimes. Les conséquences sociales sont aussi très importantes, car les discriminations peuvent briser la confiance envers la société de par les inégalités qu’elles produisent. Ce sentiment d’injustices peut conduire à un repli collectif autour d’une communauté qu’elle soit religieuse, idéologique, ethnique ou autre. Ces replis à grande échelle créent des divisions très difficiles à dépasser.

Mais d’où viennent les discriminations ?

Elles peuvent être la conséquence d’un choix assumé, mais souvent elles sont les conséquences de stéréotypes inconscients.

Les biais cognitifs sont responsables pour beaucoup de notre tendance à discriminer inconsciemment. Ils font parti de la nature humaine et nous amènent à prendre des décisions non rationnelles.

Pourquoi notre cerveau nous fait ça ?

Selon les chercheurs (http://rd.springer.com/chapter/10.1007%2F978-3-642-82598-9_3) , notre cerveau traite environ 11 millions de signaux de manière permanente ! Impressionnant, non ? Sauf que seulement 40 signaux sur ces 11 millions sont traités de manière consciente… Les magiciens l’ont bien compris depuis longtemps ! Ils nous saturent d’informations pour que nous ne puissions plus capter ces signaux de manière consciente et … magie !

Dans nos rapports aux autres, nous sommes tributaires de cet inconscient qui a une tendance à nous guider dans nos choix en fonction de notre intuition. Or cette intuition est toujours influencée par des biais inconscients.

Regardons maintenant l’impact d’un tout petit biais à l’échelle d’une carrière. Des chercheurs ont modélisé l’impact d’une légère préférence envers les hommes par rapport aux femmes à l’échelle d’une carrière http://www.ruf.rice.edu/~lane/papers/male_female.pdf . Imaginez que dans une entreprise, 8 échelons soient composés de 500 personnes pour le plus bas (N) à 10 personnes pour le plus haut (N+7) avec une répartition strictement paritaire.

Maintenant, l’évolution de carrière des personnes se fait selon une notation affectée de manière aléatoire par le logiciel. Sauf que dans ce cas, les hommes sont notés de 1 à 101 et les femmes de 1 à 100. Ils introduisent donc un biais de 1%. A chaque étape, le logiciel fait grimper en échelons la personne avec la meilleure note et inversement.

Cette inégalité de 1% après 20 simulations fait passer les femmes au niveau le plus élevé de la hiérarchie de 50% à 35% !

Un biais, aussi faible que 1% a donc un impact majeur dans l’évolution de carrière !

Alors comment faire ?

Il n’y a pas de solutions magiques pour mener une politique de diversités ou de lutte contre les discriminations. Chaque entreprise a une histoire, un environnement, des collaborateurs différents. Cependant, quelques outils sur lesquels nous pouvons vous accompagner peuvent vous aider :

Enfin, n’oubliez pas que si le chemin est encore long, les choses progressent ! Il y a 15 ans, la discrimination n’était pas encore un sujet ! Il y a 35 ans, l’homosexualité était encore considérée comme une maladie ! Et il y a 50 ans, les femmes obtenaient tout juste le droit de travailler sans l’autorisation de leurs maris !

Etienne Allais