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Qu’est-ce que le racisme ?

Historiquement, c’est une idéologie qui part du postulat qu’il existerait des races dans l’espèce humaine et que celles-ci seraient inégales entre-elles. Les premiers idéologues plaçaient la race blanche comme supérieure, ensuite la race jaune et enfin la race noire. Ils distinguaient aussi des différences au sein des races. Par exemple dans race blanche, les aryens étaient supérieurs aux sémites.

Aujourd’hui le racisme est plus souvent culturel, c’est-à-dire le fait de considérer ses croyances, ses coutumes, son origine géographique, sa langue, sa religion… comme étant supérieures aux autres.

On le caractérise de plus en plus en fonction des personnes qui en sont la cible : antisémitisme, racisme anti-Noir, anti-Arabe, anti-Roms, anti-Asiatique… Il existe aussi du racisme envers les Blancs.

Qui en est victime ?

Le racisme dans une société s’exprime principalement vis-à-vis des personnes minoritaires. En France les personnes non blanches et les Juifs sont plus exposés au racisme que les autres.

Pourquoi on ne parle pas de races ?

Pour donner un exemple, la différence génétique entre deux races de chiens est environ six fois plus importante que chez les humains. Si nous voulions arriver à cette différence, on estime qu’il faudrait isoler une population humaine pendant environ 400.000 ans pour y arriver. D’un point de vu anthropologiques, de nombreux auteurs ont démontré que la hiérarchisation raciale ou culturelle n’a pas de fondements objectifs.

Comment se manifeste-t-il ?

Il peut prendre la forme d’injure, de violence, de provocation à la violence ou à la haine, de discriminations, de diffamation. Il peut aussi se manifester par l’apologie de crime contre l’humanité ou de contestation de ces crimes.

Dans l’entreprise, les principaux risquent sont l’injure, la provocation, la diffamation et la discrimination raciale. La discrimination peut s’opérer de manière volontaire ou non, consciente ou non, au recrutement, à l’évolution de carrière ou lors des sanctions.

Parle-t-on de communautés comme aux Etats-Unis ?

En France, on parle de la communauté nationale. C’est l’héritage de la conception universaliste de notre société. Il n’y a pas à proprement parler de communauté noire, arabe, rom ou juive organisée. Par contre on retrouve des associations qui parfois regroupent des personnes en fonction de leur pays d’origine ou de leur confession, mais elles ne sont jamais représentatives d’une communauté liée à la couleur de peau ou à une ethnie.

Que doit-on dire ? Personne de couleur, issue de la diversité, racisé ?

Notre gêne lié à notre histoire de décrire les gens par leur couleur ont fait apparaître une série de termes qui permettent de les éviter.

Pourtant, le problème n’est pas de décrire la personne en raison de sa couleur, mais bien le fait d’y associer une inégalité.

Qualifier une personne de Noire, Arabe, Maghrébine, Juive, Rom, Blanche ou Asiatique n’est pas problématique, c’est une convention collective permettant de décrire l’autre en raison d’une caractéristique visible. Il n’y a donc aucune raison de ne pas utiliser ces termes.

Doit-on, comme aux Etats-Unis, adresser un message soutien à la communauté Noire ?

Ça n’a pas vraiment de sens dans le contexte français. On considère que nous sommes tous et toutes des citoyens avec les mêmes droits et devoirs. Si certains sont victimes d’injustices ou d’inégalités en raison de leur couleur de peau ou leur origine, nous considérons qu’il faut agir au nom du respect du principe d’égalité. Autrement dit, le racisme est une préoccupation de tous et de toutes, car il est contraire aux règles et aux valeurs qui nous permettent de nous projeter collectivement vers l’avenir que sont l’égalité et la fraternité.

Les actions en faveur des quartiers populaires relèvent-elles de la lutte contre le racisme ?

Pas uniquement. Le racisme et les discriminations raciales sont des enjeux importants pour les quartiers populaires mais ce ne sont pas les seuls. Le taux de pauvreté de plus de 40%, l’accessibilité des transports, le renouvellement urbain ou l’école sont d’autres exemples des préoccupations quotidiennes des habitants de ces territoires.

Les actions menées en faveur de ces quartiers, notamment autour de la loi PACTE, ne relèvent donc pas uniquement de la lutte contre le racisme.

Comment les entreprises peuvent-elles œuvrer dans la lutte contre le racisme ?

Déjà en rappelant que les entreprises sont et seront toujours engagées contre le racisme qui peut exister dans la société en en leur sein.

En sanctionnant les personnes qui auraient des propos et des comportements racistes au sein de l’entreprise et en rappelant aux collaborateurs et collaboratrices leurs droits s’ils en sont victimes.

En agissant pour lutter contre les discriminations raciales qui peuvent exister de façon inconsciente et involontaire du fait de l’héritage des stéréotypes dans nos sociétés.

En formant à l’approche interculturelle pour améliorer la compréhension mutuelle des personnes travaillants dans un contexte international.

Comment aborder ces sujets en interne ?

Il faut dépassionner et apaiser les échanges sur ces sujets qui sont souvent perçus comme extrêmement clivants du fait des représentations médiatiques.

Pour cela, il est important de créer un cadre qui permette à tous et à toutes d’échanger sur les stéréotypes ethnoraciaux qui sont inhérents à nos sociétés et que nous avons, mais qui ne font pas forcément de nous des personnes racistes.

Dépassionner ces sujets permet de collectivement prendre conscience de nos représentations parfois biaisées sur ces sujets et d’agir pour permettre à chacun et à chacune d’être évalué en raison de ses compétences.

Sur quels supports s’appuyer ?

Il existe de nombreuses expositions, documentaires, livres qui permettent d’aborder ces sujets. Je suis en mesure de vous en proposer, n’hésitez pas à me solliciter.

Etienne Allais

etienne.allais@entre-autre.fr

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