Qui sommes-nous

L’actualité nous amène chaque semaine de nouveaux débats sur de nouvelles méthodes pour construire l’égalité. Mais attention à la précipitation !

Les réunions non-mixtes, une bonne idée ?

Il est indéniable que le fait de se réunir avec un groupe qui partage les mêmes problématiques peut aider à résoudre les problèmes. Personne ne remet en cause le fait que des femmes victimes de violences conjugales se retrouvent entre-elles pour en parler. Ni que des personnes dépendantes à des drogues ou à l’alcool en fassent de même.

De même, qui n’a jamais fait une « soirée mec » ou « soirée copines » ? Tout le monde reconnaitra que les sujets de conversation sont souvent différents que lors des rencontres conjointes.

Sauf qu’organiser une réunion avec uniquement des femmes pour discuter d’un problème spécifique n’est pas la même chose que d’organiser cette même réunion en communiquant dessus à tous les étages.

Car c’est bien cela qui pose problème dans la conception des réunions non-mixte : la communication à outrance qui entoure certaines. Et remarquons que dans ces situations, on parle plus de l’organisation de ces réunions que des idées qui pourraient en sortir…

Ma recommandation : l’outil peut être utile s’il ne devient pas un outil de communication mais s’il est utilisé pour trouver des solutions qui permettront plus d’inclusion !

L’écriture inclusive, faut-il y aller ?

Doucement ! Les débats commencent. Et hier, les immortels de l’Académie Française ont été très durs sur le « point milieu » en parlant de « péril mortel » pour la langue.

http://www.lemonde.fr/societe/article/2017/10/26/l-academie-francaise-met-en-garde-contre-le-peril-mortel-de-l-ecriture-inclusive_5206492_3224.html

L’écriture avec le point milieu, par exemple, les encadrant·e·s, pose des difficultés indéniables pour la lecture à voix haute notamment. Mais l’écriture inclusive ne se résume pas au point milieu. Utiliser des expressions neutres (épicènes) comme « les personnes » plutôt que « ils » ou doubler au masculin et féminin comme « chacun et chacune » plutôt que « chacun ».  De même, encourager à des prises de parole plus inclusives en disant « Bonjour à tous et à toutes » plutôt que « Bonjour à tous », sont d’autres pistes intéressantes.

Le risque de vouloir aller trop vite et de rédiger tous vos supports avec le « point milieu » est que la science n’a pas eu le temps de vraiment se pencher sur la question et des études pourraient nous expliquer demain que cela a un effet contre-productif ou que cela ne serait pas possible dans l’apprentissage.

Ma recommandation : encourager les formes inclusives avec les mots épicènes ou doubler au masculin et au féminin mais laisser de côté le « point milieu » en attendant que les spécialistes se penchent sur la question.

Etienne Allais