Cette exposition organisée par l’Université du Kansas aux États-Unis présente des tenues de victimes de viol pour montrer que l’habit n’a rien à voir avec les motifs de l’agression.
What were you wearing?” (Ndlr: “Qu’est-ce que tu portais?”). C’est la question qu’entendent trop souvent les victimes de violences sexuelles, et qui sous-entend qu’elles ont provoqué leur agresseur en s’habillant de manière aguicheuse. La semaine dernière, un projet artistique mis en place par l’Université du Kansas a exposé pendant plusieurs jours 18 tenues inspirées de témoignages de victimes d’agressions sexuelles de la région pour montrer l’absurdité de cette question et le slut shaming qu’elle véhicule. En effet, rien de particulièrement affriolant dans la plupart de ces vêtements exhibés, en réalité tout à fait banals: des t-shirts, des jeans, des robes ou encore des maillots de bain.
En déconstruisant le mythe selon lequel on peut éviter une agression sexuelle en portant une tenue moins provocatrice, cette expo dénonce la culpabilisation trop fréquente des victimes, encouragée par leurs interlocuteurs. L’une d’elle raconte: “J’étais absente du travail quelques jours après que ça soit arrivé. Quand j’en ai parlé à ma boss, elle m’a posé cette question [‘Qu’est-ce que tu portais?’]. J’ai répondu: ‘Un t-shirt et un jean, qu’est-ce que tu voulais que je porte à un match de basket?’ Je suis partie et je ne suis jamais revenue.” Une autre se souvient: “Mon t-shirt jaune préféré, mais je ne me souviens pas du pantalon que je portais.”
Sophie Kloetzli