Avec la crise sanitaire, l’Ecole normale supérieure a choisi de supprimer l’étape des oraux, ne faisant reposer la sélection de ses candidats que sur les épreuves écrites, anonymes.
Une promotion beaucoup plus féminine que les années précédentes. Avec la crise sanitaire, l’Ecole normale supérieure (ENS) a choisi de supprimer l’étape des oraux, ne faisant reposer la sélection de ses candidats que sur les épreuves écrites, anonymes.
Cette décision a pesé sur les nouvelles promotions, notamment dans les filières littéraires, comme le rapporte le journal « le Monde » : alors que les femmes représentent en moyenne 54 % des candidats admis en temps normal à l’ENS Rue d’Ulm (campus consacré aux sciences et lettres), elles constitueront cette année 67 % des étudiants. À l’ENS de Lyon, qui propose une filière « Lettres et arts », même constat : 71 % des candidats admis sont des femmes, contre 60 % l’an dernier.
L’ENS appelle à la « prudence »
La publication de ces résultats a donné lieu à des critiques sur les réseaux sociaux, des internautes dénonçant un « recrutement discriminatoire ». Pointée du doigt, l’ENS a publié un communiqué dans lequel elle explique que le changement dans le nombre de femmes admises doit être pris avec des pincettes, au regard de la situation exceptionnelle.
« Les modifications des concours d’admission, que l’ENS a dû mettre en place au vu de la situation sanitaire, appellent à une certaine prudence dans la comparaison des admissions 2020 avec les promotions antérieures. Les bouleversements de la préparation des élèves, du calendrier des concours ou de l’organisation des épreuves sont, à de nombreux égards, trop exceptionnels pour ne pas avoir eu d’effet », déclare l’établissement.
« L’ENS-PSL souhaite rappeler qu’elle est loin d’être indifférente aux biais et logiques d’autocensure et de sélection qui peuvent s’opérer, notamment sur les bases du genre et des origines sociales, dès le plus jeune âge », affirme également le communiqué.
En revanche, dans les filières scientifiques, pas de changement notoire, même avec la crise sanitaire : la part d’hommes et de femmes est comparable à celle des années précédentes, les femmes représentant environ 18 % des admis.