Selon l’étude menée par l’association Elles bougent, près de neuf élèves et étudiantes sur dix considèrent que le sexisme a toujours cours dans le secteur de l’industrie.

«Les enseignements de cette étude nous montrent combien il reste de travail à accomplir sur le champ de l’égalité dans l’orientation des élèves et de l’égalité professionnelle», analyse Marie-Sophie Pawlak, présidente et fondatrice d’Elles bougent, une association créée pour encourager les jeunes filles à suivre des filières technologiques et scientifiques. L’enquête menée à l’occasion du dixième anniversaire de l’association montre qu’il reste encore des progrès à faire en termes de valorisation des femmes dans l’industrie et que la crainte d’être victime de discrimination dans le monde du travail est persistante chez les élèves et les étudiantes.

Les jeunes filles préfèreraient travailler dans le médical, le paramédical, le luxe et les médias

L’étude, menée auprès de 469 étudiantes et de 449 collégiens et lycéens, dont 268 filles, révèle en revanche qu’au collège comme au lycée, l’autocensure sur les métiers scientifiques est moins fréquente que ce que l’on peut penser. 60% des jeunes filles se déclarent prêtes à effecteur des études scientifiques pour ensuite travailler dans les secteurs de l’industrie, de la technologie et du numérique, contre 70% des garçons. Toutefois les orientations demeurent stéréotypées. Les filles préféreraient évoluer dans le secteur du médical, du paramédical, du luxe et des médias tandis que les garçons opteraient plutôt pour l’aéronautique, le spatial, le numérique, l’automobile et la voiture intelligente, ou la robotique.

Selon les jeunes interrogés dans le cadre de l’enquête, si l’industrie est un secteur trop peu féminisé, cela est dû au manque de communication des entreprises qui ne valorisent pas suffisamment les femmes y travaillant. Selon l’étude, il y a toujours trop peu de «role model» de haut niveau dans ce secteur.

La discrimination la plus redoutée est d’être moins payée pour un travail égal

Autre enseignement de l’étude, la persistance des discriminations de genre et du sexisme ordinaire. Conséquence: les élèves et les étudiantes interrogés se projettent dans un univers professionnel discriminant et sexiste. 90% des élèves filles et 87% des étudiantes interrogées pensent que les discriminations sont toujours présentes dans le monde du travail et deux tiers des filles pensent qu’elles en seront elles-mêmes les victimes. Chez les élèves filles, la discrimination la plus redoutée est d’être moins payée pour un travail égal. Vient ensuite la crainte d’accéder à des postes inférieurs à formation égale, puis la peur d’être moins respectées que leurs homologues hommes. Une perception que l’on retrouve chez les étudiantes. Elles sont par ailleurs 57 % à considérer que ne pas pouvoir faire confiance aux entreprises pour promouvoir les femmes autant que les hommes.

Source: http://etudiant.lefigaro.fr/les-news/actu/detail/article/deux-tiers-des-eleves-pensent-qu-elles-seront-victimes-de-la-discrimination-au-travail-19485/