Rares sont les journées sans débats ou polémiques autour de ces sujets. Wokisme, monté des logiques identitaires, réunions non-mixtes, discrimination positive, quotas…
Je ne pense pas qu’il faille sous-estimer la crainte que suscitent ces dynamiques chez de nombreuses personnes. Évidemment certaines critiques sont malhonnêtes et permettent de masquer un refus des dynamiques égalitaires, mais d’autres doivent être entendues.
Soyons francs et essayons de faire notre autocritique. La plupart des actions menées en faveur des diversités et de l’inclusion sont portées en raison des risques d’image et des obligations légales.
Je ne remets pas en cause vos convictions individuelles, mais les raisons pour lesquelles les entreprises, en tant qu’organisations, décident de créer des postes sur ces sujets et d’y allouer des moyens.
Ces mécanismes nous conduisent à aborder ces sujets de façons compartimentés, « silotés », ce qui fait perdre le sens global de nos actions. « Égalité pro », « LGBT+ », « handicap », « origine sociale », « origines ethniques »… Chaque jour nous abordons ces sujets selon un angle catégoriel.
Cela renforce les logiques anglo-saxonnes qui sont avant tout construites dans un cadre sociétal de multiculturalisme, où les personnes sont très regroupées géographiquement par communautés, notamment d’origines. Aborder la question de la diversité selon l’angle des identités et des communautés est donc cohérent dans ces contextes.
Mais la France a construit un modèle plus abstrait, basé sur la notion de citoyen qui, si elle n’est pas toujours très claire, a le mérite de faire en sorte que chacun et chacune peut s’y retrouver. Cette vision d’une communauté nationale, qui fait que nous nous sentons liés et que nous considérons que nos destins sont interdépendants, est construite autour d’un projet : celui d’une République unie par des valeurs universelles.
Ainsi, l’adhésion aux actions conduites par les services diversité et inclusion en France ne se fera, selon moi, que si ce projet collectif est partagé et clarifié aux personnes qui travaillent dans vos entreprises.
Ce modèle n’est pas parfait (voir à ce sujet mon article sur l’Universalisme), mais il fait résonance à nos éducations et à notre culture. C’est au nom de ces valeurs que nous considérons qu’il faut agir contre les inégalités et favoriser l’inclusion. C’est au nom de ces valeurs qu’une majorité large s’engagera à vos côtés.
Concrètement, je pense que cela passe par le fait de rattacher l’ensemble des actions sectorielles à des actions et à une communication transversale axées sur le « bien travailler ensemble », sur l’égalité des chances, sur la valorisation des compétences et donc de la méritocratie.
C’est pour cela que, quel que soit le sujet sectoriel que j’aborde, je commence toujours par expliquer le mécanisme des biais implicites et des stéréotypes qui nous conduisent à écarter, souvent involontairement, les gens que nous percevons comme différents.
Expliquer que c’est humain permet non pas de nous déresponsabiliser, mais bien de nous rappeler collectivement que nous devons tous et toutes être vigilants et agir pour contribuer à réduire les inégalités héritées de notre histoire.
Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas mener des actions spécifiques à l’endroit de catégories de personnes, bien au contraire, mais qu’il faut les rattacher à un projet de long terme qui soit désirable pour le plus grand nombre.
Ce travail est plus long, plus exigeant, car il passe par une réflexion propre à chaque entreprise pour saisir les leviers de valeurs les plus en cohérence avec ce qu’elles sont.
C’est en ce sens que j’ai écrit mon livre « SOS, Préjugés ! ».
C’est, « entre-autre », ce sur quoi je peux vous accompagner.