« Le comte de Boulainvilliers, qui avait du goût pour Mahomet, a beau me vanter les Arabes, il ne peut empêcher que ce ne fût un peuple de brigands, ils volaient avant Mahomet en adorant les étoiles ; ils volaient sous Mahomet au nom de Dieu » Voltaire, dictionnaire philosophique portatif, 1752.
Et si nous nous posions la question de l’origine de nos préjugés ? Si nous remontions à la source de ces croyances pour comprendre leur construction et trouver des solutions adéquates ?
Les préjugés ne sortent pas de nulle part. Nous les assimilons très jeunes et ils résultent de notre tendance spontanée à sur-inclure et sur-généraliser. Mais nous ne les inventons pas. Ils sont là, présents dans l’environnement, circulant de bouche à oreille et nous les intégrons.
Les recherches actuelles mettent à mal les préjugés néfastes en montrant que leurs fondements sont inexacts. Ainsi, on a pu démontrer que les filles n’ont pas moins de facilités en math, que les noirs n’ont pas moins de capacités intellectuelles ou que les arabes ne sont pas plus voleurs que les autres.
Malgré tout, ces croyances continuent de circuler, de se diffuser et d’induire nos comportements.
Depuis plusieurs années, je fais des formations qui expliquent l’origine des préjugés ethno-raciaux. Leur histoire, leur construction idéologique, leur diffusion, leur disparition ou leur ténacité. Cette méthode, qui associe recherches historiques, sociologie et psychologie sociale permet de faire prendre conscience du parcours incroyable de ces croyances qui ont traversé des siècles pour arriver, pour certaines intactes, dans nos cerveaux.
Cette histoire ringardise ces récits populaires vieux de plusieurs siècles auxquels nous ne pouvons nous empêcher de croire quand ils sont remis au goût du jour à travers une actualité ou un fait divers.
Car oui, nos préjugés sont devenus ringards à l’ère du numérique et de la mondialisation. Ils appartiennent à un temps ou la science et l’éducation n’étaient pas, ils ont côtoyé les récits sur la terre plate et ces croyances devenues impossibles.
Nous ferons un pas en avant lorsque nous ne voudrons plus croire dans ces croyances parce qu’elles nous paraîtront sortir d’un temps révolu.
C’est l’objectif de ces formations, donner l’envie de ne plus croire pour faire place au savoir.
Etienne Allais